dimanche 10 février 2008

Tariq Oubrou et la mosquée de Bordeaux

http://www.islamisation.Fr


lors d’un "chat" avec les lecteurs du Monde, le 10 janvier dernier, (lire) Alain Juppé a affirmé avoir "d’excellentes relations" avec les protagonistes de la Grande Mosquée de Bordeaux :
« Moned : A quand la grande mosquée de Bordeaux ?
Alain Juppé : Nous sommes en discussion avec la communauté musulmane. Nous avons d'excellentes relations avec ses principaux leaders. J'ai déjà indiqué qu'un terrain leur serait proposé. Ils sont en train d'élaborer leur projet, qui, je l'espère, pourra se réaliser dans les prochaines années. »
Rappelons que la mairie de Bordeaux a acheté 11 000m2 de terrains au Réseau Ferré de France (RFF), pour les céder ensuite à l'Association des Musulmans de Gironde (AMG), sous forme de bail emphythéotique à loyer symbolique (conseil municipal du 21 mars 2005), comme il est d'usage dans les mairies UMP pour contourner la loi de 1905. Les contribuables bordelais apprécieront...
Nous pouvons mettre ce positionnement sur le compte de la naiveté, nul n'est censé être un connaisseur de l'islam, même si on a du mal à croire qu'Alain Juppé ignore la stratégie de la médiatique Union des organisations islamiques de France à son niveau de responsabilité.
Depuis notre article présentant le Cheik Tariq Oubrou, sachant qu'il va au moins être lu par les journalistes qui m'ont déjà contacté pour mes "tuyaux' (RFI, M6 entre autres), Alain Juppé, s'il persiste, n'aura aucune excuses.

(....)

Tariq Oubrou, recteur des mosquées gérées par l’AMG, sera le Cheik de la Grande Mosquée.

Pilier intellectuel de l’UOIF depuis sa fondation, il a donné par le passé des conférences sur Hassan Al-Banna (1906-1949), où il encense le fondateur des Frères musulmans pour qui « il est dans la nature de l'Islam de dominer, d'imposer sa loi à toutes les nations et d'étendre son pouvoir dans le monde entier ».

Des vidéos de l'intégralité de sa conférence sur le père de l'islamisme moderne, sont visionnables sur Dalymotion. Il y fustige toute interprétation non littérale des textes, fait l'apologie de la Dawa' "expansion de l'islam à toutes les strates de la société", réclame l'Etat islamique dans un premier temps, puis "la réunion de tous les Etats islamiques" dans le Califat mondial. Il n'est pas pressé "une question de siècles"...

Toutes les citations qui vont suivre sont tirées de cette même conférence.



Le Califat, abolit par un « juif », est à restaurer :

« Le Califat qui est le symbole de la réunion et de l’union de toute la communauté, c’est le symbole de la force des musulmans. Un 2 mars 1925 le Califat est déclaré abolit par Mustapha Kemal connu sous le nom de Atatürk, c'est-à-dire le père des turcs, qui est un juif d’origine et qui s’est déguisé en musulman. La oumma se trouve alors dans une situation illégale […] car le Califat est une obligation, et la réunion des musulmans, l’union autour de ce Calife est une obligation »


La France en tant qu’Etat-nation est donc un obstacle à l’internationalisme du Califat mondial. Bordeaux ne serait qu’une ville dans l' ensemble de l’Ordre islamique mondial. Mustapha Kemal (1880-1938), père de la Turquie moderne, dont la judéité supposée n'est qu' une invention destinée à le diaboliser -le fameux complot juif- voulait cantonner la religion dans la sphère privée. Kemal, qui se réclamait de la Révolution française, qui voulait laïciser l’état, qui libéra les femmes du hijab et abolit la polygamie, demeure un des personnages historiques les plus honni en islam.



L’islam « est un pays », la frontière « une méprisable hérésie »

« La première règle parle d’un islam global qui touche à tous les domaines de la vie […] l’islam est une organisation c’est un ordre des choses qui touche à tous les phénomènes et à tous les champs de la vie […] cette notion a suscité la surprise de la communauté, parce que pour beaucoup de musulmans l’islam est réservé aux vieux, est réservé aux mystiques, dans un petit coin de la mosquée, en dehors de la mosquée tu peux vivre ta vie. L’islam comme le veut le Coran touche à tous les domaines de la vie. C’est un Etat, c’est un pays […] il regroupe toute la communauté dans une géographie. Il n’y a pas de frontières […] la frontière entre deux pays est une hérésie méprisable en islam. Les Frères musulmans ne reconnaissent pas les frontières entre les peuples musulmans. » Tariq Oubrou expliquant qu’il suffit d’un représentant par Wilayat, par zone géographique. La France serait donc dirigée par un représentant du Calife.

Qu'en pense Alain Juppé le gaulliste ?


Tariq Oubrou cite les "rénovateurs" de l'islam, soit les salafistes réformistes, tel Rachid Rida (mort en 1935), un des théoriciens de l’islamisme contemporain, connu pour son prosélytisme en faveur du Wahhabisme...

Afin de susciter le ressentiment envers les européens, Tariq Oubrou affirme que lors du jour de la neutralisation de Hassan Al-Banna (1949), toutes les cloches des églises auraient retenti sur notre continent pour fêter l'évènement (!). Désinformation délibérée ou paranoïa aigue?

Toujours selon le même homme, à l'époque, car il a depuis réajusté son discours pour ne pas effrayer les naïfs élus locaux, l'islam ne saurait séparer le politique du religieux. Le terrorisme est pour lui contre-productif, mais il précise que les "mass-media" en rajoutent délibéremment, sont "excessifs" sur le sujet.


L’islam est « politique », la religion « a toute une autre signification » chez les juifs et les chrétiens
« La politique est une donnée, est une partie, est un élément de l’islam. Le Prophète était un chef d’Etat. »
« Il (le Calife) dirige la vie par la religion, il dirige les relations entre les hommes par la religion. Et quand on dit la religion c’est pas dans le sens ecclésiastique, ni judaïque du terme. La religion en islam elle a toute une autre signification, c’est une manière de vivre c’est une conception des choses, c’est un mode de vie selon la volonté d’Allah »



Il ne faut pas interpréter le Coran, "comme des salafistes"


« L’imam Al-Banna veut qu’on soit comme des salafistes car on interprète pas, car l’interprétation peut prêter à l’abus, par conséquence on peut risquer d’abolir une caractéristique (des attribus de Allah)» Tout est à pendre au premier degré dans le Coran « on entre pas dans le comment car c’est un champs qui est hors de portée par rapport à notre raison. Ce n’est pas une innovation de la part de Al-Banna car c’est une attitude qui a été adopté par Muhammad et ses compagnons » Vu tous les appels à tuer les infidèles dans le Coran, une application littérale sans interprétation ou recadrage dans un contexte historique donné, est inquiétant.

« Tout homme qui réfute un verset formel du Coran, ou bien qui interprète un verset du Coran abusivement est considéré comme en dehors du cercle de l’islam »
Voici par exemple deux versets du Coran :
« Ceux qui ne croient pas en Dieu et au jour dernier et n’interdisent pas ce qu’interdisent Dieu et son apôtre et ont le livre sans pratiquer la religion vraie, combattez les jusqu'à ce qu’ils paient le tribut directement et humblement » Sourate 9, verset 29.
« Les juifs disent : Ozair est le fils de Dieu. Les chrétiens disent : le Messie est le fils de Dieu. Paroles de leur bouche pareilles aux paroles des incroyants antérieurs. Dieu les combatte ! » Sourate 9, verset 30.