vendredi 1 février 2008

732 Charles Martel à Poitiers








25 octobre 732
Charles Martel arrête une razzia arabe

Le 25 octobre 732, le chef des Francs, Charles Martel, arrête une armée arabe au nord de Poitiers. Les vaincus se retirent. C'en est fini des incursions musulmanes au nord des Pyrénées.
André Larané



Menace sur l'Aquitaine



Moins d'un siècle après la mort de Mahomet, ses guerriers avaient atteint l'Espagne et le Languedoc actuel (cette province s'appelle alors Septimanie, d'après ses sept villes principales).
Les musulmans sont arrêtés dans leur progression vers le nord par le duc d'Aquitaine, Eudes, à Toulouse, en 721. Eudes ne s'en tient pas là. Fort de sa victoire, il veut prévenir le retour des musulmans d'Espagne au nord des Pyrénées et pour cela, s'allie au gouverneur berbère de la Septimanie.



Le dénommé Munuza, bien que de religion musulmane, est en révolte contre ses coreligionnaires d'Espagne. Eudes lui donne sa fille en mariage (les préjugés religieux étaient moins virulents en cette lointaine époque qu'à la Renaissance et encore de nos jours). Mais Munuza est tué en affrontant le gouverneur d'Espagne Abd el-Rahmann et ce dernier, dans la foulée, lance une expédition punitive contre les Aquitains.



Les Francs au secours des Aquitains



À la tête de ses troupes, composées d'Arabes ainsi que de Berbères fraîchement convertis à l'islam, Abd el-Rahmann projette de remonter jusqu'au riche sanctuaire de Saint-Martin de Tours. Il a l'intention de s'en approprier les richesses avant de s'en retourner au sud des Pyrénées.
Le duc Eudes appelle à son secours les Francs qui vivent au nord de la Loire. Leur chef accourt. Celui-ci, du nom de Charles Martel, est issu d'une puissante famille franque d'Austrasie (l'Est de la France). Il exerce les fonctions de maire du palais (ou«majordome») à la cour du roi mérovingien, un lointain descendant de Clovis. Quelques années plus tôt, il a refait l'unité des Francs en battant ses rivaux de Neustrie à Néry.
Eudes craint avec raison que Charles Martel ne tourne désormais ses ambitions vers le Sud de la Loire. Il accepte malgré tout de rapprocher leurs deux armées pour faire face à la menace musulmane.



Bataille indécise



Devant l'avancée des armées de Charles Martel et Eudes, Abd el-Rahmann arrête sa progression. C'est à Moussais, sur la commune de Vouneuil-sur-Vienne, entre Poitiers et Tours, que se font face les ennemis. Pendant six jours, les cavaliers musulmans et les fantassins chrétiens s'observent et se livrent à quelques escarmouches.
Le 25 octobre 732, qui est aussi le premier jour du mois de Ramadan, les musulmans se décident à engager la bataille. Mais leur cavalerie légère et désordonnée se heurte au rempart humain que forment les guerriers francs, disciplinés et bardés de fer. Abd el-Rahmann meurt au combat et la nuit suivante, découragés, ses hommes plient bagage et se retirent.
Charles ne s'en tient pas à cette victoire somme toute facile. Profitant de l'affaiblissement du duc Eudes, il s'empare des évêchés de la Loire puis descend dans le Midi qu'il saccage consciencieusement et d'où il chasse les chefs musulmans qui s'y étaient installés quelques années plus tôt.




C'est peut-être à cette occasion que le chef des Francs aurait gagné le surnom de Martel («celui qui frappe comme un marteau»).



Plus tard, les chroniqueurs français se sont fait un devoir d'exalter le souvenir de la bataille de Poitiers pour mettre en valeur Charles Martel, père de Pépin le Bref et grand-père de Charlemagne.









Histoire des Corbières
Charles Martel et la Bataille de la Berre





Nous sommes en 737, Charles Martel fait le siège de Narbonne, la dernière capitale de notre Royaume Visigoth de Septimanie, tombée sous le joug musulman 18 ans plus tôt. Pour délivrer Narbonne, le Wali d' Espagne rassemble une imposante armée qui fait voile vers l' étang de Bages-Sigean, tandis que la légendaire cavalerie arabe franchit les Pyrénées en direction de Portel des Corbières.



Profitant du relief accidenté des Corbières Orientales, Charles Martel surprendra les arabes en les prenant à revers par les gorges de la rivière Berre, séparant ainsi la cavalerie des troupes arrivées par la mer.Le carnage sera terrible transformant la rivière et la mer une immense mare de sang. Le massacre se poursuivra au delà des gorges du Rabet vers Donos et Durban, mettant fin à l' expansion arabe à l' intérieur du futur Royaume de France.



Moins connue que la Bataille de Poitiers (qui d'ailleurs n'eut pas lieu à Poitiers), la Bataille de la Berre est historiquement et stratégiquement beaucoup plus importante, car l'objectif final des musulmans n'était pas des razzias pour piller quelques trésors comme à Poitiers, mais d'étendre leur domination religieuse sur tout le pourtour du bassin méditerranéen.